Chaque mercredi soir, à la même heure, je m’installe dans mon fauteuil ergonomique, j’ajuste mes écrans et je décolle. Virtuellement, bien sûr ! Même après 30 ans de passion pour l’aviation et ma licence de pilote privé en poche, je continue à utiliser un simulateur de vol régulièrement. Certains ne comprennent pas pourquoi je consacre encore du temps à ces « jeux vidéo sophistiqués ». Pourtant, les raisons sont nombreuses et parfaitement légitimes pour tout passionné d’aviation.
Maintenir mes compétences entre deux vols réels
La principale raison qui me pousse à allumer mon simulateur chaque semaine est simple : maintenir mes automatismes et réflexes de pilotage. Quand on ne vole pas régulièrement en conditions réelles, certains gestes peuvent s’oublier. Je me souviens de cette approche à Chambéry où, après trois mois sans voler, j’ai eu un moment d’hésitation sur la checklist d’atterrissage. Heureusement, les heures passées sur simulateur m’avaient maintenu suffisamment alerte.
Le simulateur me permet de pratiquer :
- Les procédures d’urgence rarement rencontrées en vol réel
- La gestion de conditions météorologiques extrêmes
- Les approches sur des terrains complexes
- Les phases critiques comme le décollage et l’atterrissage
La fidélité des simulateurs modernes est impressionnante. Le comportement des appareils et les sensations de vol sont remarquablement réalistes. Bien sûr, rien ne remplace les véritables sensations physiques d’un avion, mais pour l’aspect procédural et la prise de décision, ils sont excellents.
Explorer de vastes horizons sans contraintes
Le vol réel coûte cher et implique de nombreuses contraintes logistiques. Sur simulateur, je peux voler partout, n’importe quand. La semaine dernière, j’ai survolé les fjords norvégiens puis, dans la même soirée, j’ai fait une approche à Hong Kong entre les immeubles. Cette liberté totale est enivrante pour un passionné d’aviation comme moi.
La variété des appareils disponibles est un autre avantage majeur. Dans la vraie vie, je pilote principalement des monomoteurs légers. Sur simulateur, je peux prendre les commandes d’un Boeing 777, d’un vieux Spitfire ou d’un hélicoptère en quelques clics. Cette diversité maintient ma passion intacte après toutes ces années.
Voici comment se répartit mon temps de vol virtuel hebdomadaire :
Type d’appareil | Temps approximatif | Objectif principal |
---|---|---|
Monomoteurs (Cessna, Piper) | 1h30 | Maintien des compétences VFR |
Jets et avions de ligne | 2h00 | Découverte et plaisir |
Appareils historiques | 1h00 | Passion pour l’aviation ancienne |
Une communauté vivante et enrichissante
L’aspect social du simulateur de vol est souvent sous-estimé. Je fais partie d’un groupe de pilotes virtuels qui se retrouvent chaque semaine pour des vols en formation ou des challenges. Ces rencontres virtuelles sont devenues de véritables rendez-vous que j’attends avec impatience. On échange des conseils, on partage nos expériences.
L’hiver dernier, nous avons organisé un vol transatlantique en escadrille qui a duré près de 8 heures. Entre pilotes virtuels, nous avons maintenu des communications radio réalistes tout du long, géré ensemble des déviations météo… Une expérience collective fascinante que je n’aurais jamais pu vivre en aviation réelle avec mes moyens actuels.
La simulation de vol crée des ponts entre différentes générations de passionnés. À 65 ans, je vole régulièrement avec un jeune de 22 ans qui se prépare à passer sa licence professionnelle. Nos échanges sont mutuellement enrichissants : je lui apporte mon expérience, il me fait découvrir les nouvelles technologies.
Le plaisir sans les contraintes
Soyons honnêtes, le simulateur offre un rapport plaisir/contraintes imbattable. Pas de frais de hangar, pas de maintenance, pas de météo capricieuse qui annule un vol prévu depuis des semaines. Je peux décoller en pyjama avec une tasse de café à portée de main!
Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas qu’une question de confort. C’est aussi une manière de rester connecté à ma passion quand les contraintes de la vie quotidienne s’accumulent. La semaine dernière, après une journée particulièrement stressante, j’ai effectué un vol de nuit au-dessus de la côte méditerranéenne. La beauté des lumières côtières et la sérénité du cockpit virtuel m’ont procuré un apaisement bien réel.
Alors oui, même avec des milliers d’heures de vol réel au compteur, j’utilise encore un simulateur chaque semaine. Et je continuerai, car cette pratique nourrit ma passion pour l’aviation d’une façon unique et complémentaire au vol réel. Le ciel a cette particularité : plus on l’visite, plus on a envie de le découvrir.